HELSINKI – (Finlande – U.E.) – 29/06/2010 – 3B Conseils – Le très bon rapport coût-efficacité du récupérateur d’énergie des courants finlandais WaveRoller, porté par AW Energy, lui a rapporté un nouveau brevet dans le domaine des « réseaux intelligents ». Ce dispositif, inspiré à l’ex plongeur Rauno Koivusaari par les mouvements de portes de bateaux coulés en mer, ne prête donc plus désormais à sourire. Ce système houlomoteur mais néanmoins fixé sur le fond marin est destiné aux zones à faibles courants où  » ce sont les vitesses orbitales de houle qui actionnent le système « . Les ordinateurs, qui depuis la rive pilotent ce récupérateur fixé au fond de l’eau, sont aujourd’hui en mesure de réguler très activement les circuits hydrauliques qui actionnent cette lourde porte sous-marine. D’après le constructeur, c’est un contrôle toutes les 20 minutes qui est effectué si nécessaire. Cette technologie, à laquelle beaucoup ne prédisaient aucun avenir, en aurait donc plus que prévu. La nouvelle génération de WaveRoller intelligent qui a été mise au point n’est pas, pour employer les termes du constructeur, « une nano-créature ». La partie totalement immergée est toujours aussi simple que précédemment (cf. notre premier article du 24 octobre 2008 ICI). Le constructeur s’est appliqué à élaborer une nouvelle génération dont les matériaux soient à l’épreuve, selon lui, des conditions marines les plus extrêmes ; en l’occurrence il s’agit d’acier, de béton et d’une fibre de verre de type E connue pour résister aux environnements les plus corrosifs. La mise au point de cette nouvelle génération s’est faite avec des géants de l’industrie lourde traditionnelle finlandaise (dont les noms ne sont pas communiqués) et grâce à l’aide du meilleur chantier naval au Portugal. Ce qui sera testé dans le courant de l’été n’est pas tant la machine que sa capacité de production d’énergie et son impact environnemental.
Dans cette nouvelle génération la flottabilité de la « porte » a été ajustée pour mieux répondre aux changements soudains et violents des courants à tel point qu’elle peut réagir presque « de façon organique » en temps réel, et « adapter son centre de gravité en fonction de la puissance de chaque poussée ». Concernant les prochains tests qui auront lieu à 500 mètres des côtes de Péniche, au Portugal, le responsable de WaveRoller chez AW Energy a déclaré :  » Cette installation va permettre d’apporter de l’énergie au Portugal ; toutes les procédures préliminaires ont été remplies et nous allons maintenant pouvoir juger du comportement de la technologie sur place sachant que WaveRoller devra avoir fait toutes ses preuves bien avant 2015 et sans qu’il soit besoin de dépenser 5 millions de dollars pour cela  » . Voilà qui n’est pas sympathique pour les petits copains, mais c’est de bonne guerre ! La mise au point de WaveRoller par AW-Energy a demandé, jusqu’ici, deux années dans lesquelles sont comprises les études d’impacts des mouvements de la porte sur les sédiments. Quatre navires de guerre feront partie des groupes de surveillance de la nouvelle génération mise en test à Peniche, spot de surf bien connu au Portugal, et sanctuaire naturel par excellence. WaveRoller se propose donc de démontrer son utilité dans des sites écologiquement sensibles où aucune autre source d’énergie renouvelable visible de type parc éolien offshore ou ferme houlomotrice visible en surface ne peut être implantée. S’ajoute à cela, le fait que cette technologie est moins encombrante que celle mise en oeuvre dans un parc éolien offshore ou houlomoteur. Le constructeur aime à marteler que « plus petit et plus fiable, WaveRoller est aussi moins cher qu’une éolienne ». Au stade commercial, avec ses trois volets disposés en triangle, WaveRoller mesurera environ 20 mètres de largeur sur 10 mètres de haut, et sera disposé à environ 120 mètres de profondeur. Au stade pré-commercial un WaveRoller de 1,5 mégawatt serait capable de produire de l’électricité à moins de 200 euros par mégawatt-heure, et, une fois en production commerciale, il vise un objectif de 65 à 80 euros par mégawatt-heure. Sa construction est estimée à la moitié du coût d’une éolienne offshore. La compagnie AW energy est actuellement en pourparlers avec les administrations des services publics de l’Oregon et de Californie pour une installation éventuelle de sa technologie au large des côtes américaines.

Article : Francis ROUSSEAU

Docs Sites liés . Photos Wave Roller ©AW energy


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