HONOLULU – (Hawaï- Etats-Unis) –  23/02/2010- 3B Conseils -Le blog  de Robert Rapier, R-Squared Energy Blog, vient  de publier une très longue interview du Dr Robert Cohen, une figure notoire de L’E.T.M. aux Etats-Unis, responsable depuis 1973 de la réactivation des programmes de recherche dans ce domaine à Hawaï. Le post consacré à L’E.T.M.  prend la forme d’une discussion en deux parties entre divers interlocuteurs et le Dr Cohen que j’engage nos lecteurs anglophones à lire avec attention dans sa version originale (liens en fin d’article). Les préoccupations concernent surtout les possibles impacts environnementaux de l’exploitation des installations d’E.T.M., parmi lesquels les problèmes de température de rejet d’eau et de concentrations de CO2. Mais d’autres questions sont posées au Dr Cohen sur la technologie elle-même, sur ses exigences économiques et les défis à relever pour en faire une réalité commerciale. Le Dr Cohen aborde aussi la question souvent posée de l’efficacité de ce système de conversion d’énergie marine en électricité et les coûts de l’électricité produite.
C’est au moment où les français, inventeurs de l’E.T.M. dans les années 1930, abandonnaient cette technologie dans les années 70 que la NSF, appuyée par les industriels Lockheed Martin et TRW, chargea le Dr Robert Cohen de s’intéresser à ces recherches et de prendre la tête du premier programme de  R&D fédéral officiellement engagé sur cette technologie de conversion d’énergie thermique des océans (Ocean Thermal Energy Conversion). Après quelques 35 années d’expérience dans ce domaine, le Dr Cohen reste toujours un avocat  optimiste de l’E.T.M. et confirme dans ces deux importants articles, qu’au jour d’aujourd’hui, et contrairement  à ce que font circuler les détracteurs de la technologie E.T.M., rien ne s’oppose ni technologiquement ni du point de vue de l’impact environnemental ou de la réalisation économique, à sa mise en place commerciale, qu’il qualifie de « techniquement et économiquement viable et d’écologiquement acceptable ». Il précise que déjà, avant même de le charger de mener les recherches, Lockheed et TRW avaient procédé de leurs côtés à leurs propres essais pour savoir si la technologie était viable et étaient parvenus à la conclusion que « l’E.T.M. possédait suffisamment de perspectives d’atteindre une viabilité technique et économique pour que l’on tente l’expérience ».  Pour le Dr Cohen, la « viabilité économique » de la technologie ne fait donc plus aucun doute si l’on prend pour base les critères économiques de production d’électricité par les énergies fossiles qui sont les nôtres à l’heure actuelle. Selon lui, 35 ans après le début des expérimentations aux Etats-Unis, les deux principaux commanditaires, Lockheed Martin (LM) et l’US Navy, semblent avoir atteint des conclusions similaires. Le Dr Cohen confirme ce que j’écrivais sur ce blog voici quelques mois à propos de l’E.T.M. aux Etats-Unis en annonçant que depuis 2007, Lockheed Martin (LM) et l’US Navy avaient investi chaque année des millions de dollars sur leurs  propres fonds internes de  R & D, et continuaient  de le faire. LM se fixe toujours comme objectif le développement d’une installation industrielle de plusieurs mégawatts au large d’Hawaï. Si  l’exploitation en est réussie, cela pourrait conduire à l’horizon 2020, mais peut-être avant, à inciter la construction d’une première centrale commerciale  d’E.T.M. de 100  MW.  LM considère que  cette centrale est susceptible d’être concurrentielle sur des marchés insulaires comme Hawaï, très dépendants des énergies fossiles pour produire leur électricité. Cohen détaille toutes les mesures de soutien à cette recherche émanant soit de la NAVFAC, soit du NOAA et laisse entendre clairement que les autorités américaines ont bien compris tout l’avantage économique que la production d’électricité par E.T.M. pouvait représenter notamment pour les bases militaires d’Hawaï, de Guam, et de Diego García.
Sur la question des rejets d’énormes quantités d’eau en mer après leur pompage initial à une température différente, Cohen fournit une série d’explications très détaillées. Il révèle que, dès le début des années 80, dans le cours du programme de R&D  cette question s’est posée et que, dans le but de préserver l’environnement, la question a été confiée à des chercheurs du MIT qui auraient trouvé une solution satisfaisante (il explique laquelle).
A travers ces deux longs articles, on voit bien que les Etats-Unis entendent rester dans la course à L’E.T.M. et pas seulement à Hawaï, Etat avec lequel l’actuel Président des Etats-Unis a des liens de coeur. La France pour sa part n’est pas en reste de ce point de vue puisqu’un premier démonstrateur E.T.M. est toujours prévu pour 2014 au large de l’Ile de la Réunion, avec la technologie DCNS.
Pour retrouver l’intégralité de l’article du Dt Robert Cohen en deux parties :
Première partie ICI
Seconde partie ICI

Article : Francis ROUSSEAU

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