EDIMBOURG (Ecosse- Royaume Uni) – 04/12/2008 – Blog Les énergies de la mer – 3B Conseils – L’annonce faite en avril 2008 concernant la mise en place d’un prix récompensant les énergies marines a été concrétisée le 2 décembre 2008, par Alex Salmond, Premier ministre d’Écosse, lors de l’ouverture officielle du dépôt de candidatures du Saltire Prize. Portant haut le nom de la croix du drapeau écossais, The Saltire, il s’agit du tout premier et du plus grand concours d’innovation existant dans le domaine des énergies renouvelables de la mer. Le projet lauréat sera doté de 10 millions de livres sterling (soit plus de 11,7 millions d’euro). Le Saltire Prize se situe dans la lignée des grands prix dont les anglo-saxons se sont fait une spécialité tout au long du 20e siècle, depuis les premiers récompensant les traversées de la Manche et l’Atlantique en aéroplane aux plus récents comme le Ansari X Prize (10 millions de dollars en 2004 pour SpaceShipeOne,le premier engin spatial privé) ou comme les Centennial Challenges mis en place par la NASA ou encore, plus récemment, comme le prix imaginé par le milliardaire Richard Branson pour récompenser les scientifiques qui trouveront LA solution à la diminution du CO2 dans l’atmosphère.
A la différence de ces aînés, le Saltire Prize a été spécifiquement imaginé par ses concepteurs pour les énergies renouvelables de la mer. Concrètement, les candidatures peuvent être indifféremment déposées par des équipes de chercheurs étrangères ou écossaises mais une des conditions de participation reste que la démonstration s’opère en Écosse même. La technologie lauréate devra démontrer, selon une information donnée par le Département américain de l’Energie (ICI) sa capacité à  » fournir 100 millions de kilowatts-heure d’origine exclusivement marine sur une période continue de deux ans « . Cela signifie des équipements d’une puissance équivalente à 5.7 megawatts. S’il advenait que plusieurs technologies se trouvent dans ce cas de figure, la gagnante sera celle qui répondra le mieux aux critères subsidiaires de sécurité, de préservation de l’environnement et de compétitivité des coûts.
Je rappellerai que l’Ecosse, qui héberge dans ses eaux l’European Marine Energy Centre (EMEC) offre déjà aux Iles Orcades (Orkneys Islands) un emplacement de choix à quelques prototypes et démonstrateurs que les lecteurs de ce blog connaissent bien. L’Ecosse est en effet un haut lieu des énergies marines, créditée d’un potentiel de 25% du potentiel éolien offshore européen, de 25% du potentiel hydrolien et de 10% du potentiel en énergie des vagues. Le gouvernement écossais est convaincu que les énergies renouvelables pourront couvrir 50% des besoins énergétiques de l’Écosse d’ici à 2020, avec un objectif intermédiaire fixé à 31% dès 2011. Dans son discours de présentation du Saltire Prize appuyé par deux videos (ICI), le Premier ministre Alex Salmond a confié :  » Le Saltire Prize a pour but de libérer l’énorme potentiel d’énergie bleue de l’Écosse. 16% de nos besoins en électricité sont déjà couverts à partir de sources renouvelables : c’est quatre fois plus que dans l’ensemble du Royaume-Uni mais nous voulons faire beaucoup plus. Nous possédons des ressources naturelles exceptionnelles pour tirer profit des technologies renouvelables émergentes. Nos côtes et les détroits qui séparent nos îles font de l’Écosse l’un des meilleurs sites potentiels de production d’énergie marine. Tout comme elles sont au centre de notre économie pétrolière, les mers qui entourent l’Écosse nous donnent aujourd’hui la possibilité de créer une économie renouvelable « .
Les scientifiques, chercheurs et sociétés de production d’énergies marines du monde entier ont commencé à faire part de leur désir de participer au Saltire Prize. La procédure très souple permet la demande des  » pack candidature  » en ligne (ICI). La sélection des candidatures sera menée de Janvier à Mars 2009. Les candidats sélectionnés pourront commencer à mettre en place leur projet pendant l’été 2009 mais, si l’on en croit le DOE américain, la compétition resterait ouverte jusqu’en Juin 2013. Certains projets français sont déjà sur les rangs. Les 11 membres du jury du Saltire Prize sont tous et toutes d’éminentes figures reconnues de la science et de l’innovation. Il s’agit de : Andris Piebalgs, Commissaire Européen à l’Energie, de James Lovelock, créateur de l’Hypothèse Gaia, membre honoraire du Green College de Université d’Oxford, de Stephen Salter, Professeur Emérite à la School of Engineering and Electronics de Université d’Edinburgh, du Pr. Chris Rapley, Directeur du Science Museum, de Dr Bernie Bulkin, président d’AEA Technology plc. et de l’entreprise suédoise Chemrec et membre de la Commission du Développement Durable, du Dr Dan Barlow, Directeur du WWF Ecosse, de Duncan McLaren, Président des Amis de la Terre (Ecosse), de Jason Ormiston, de Scottish Renewables, du Pr. Anne Glover, présidente du jury et conseillère scientifique auprès du gouvernement écossais, de Terry D. Garcia, vice président des programmes de missions de la National Geographic Society, et du Pr. Jim McDonald, directeur de Energy Technology Partnership.
A vos dossiers d’inscription donc…
Article : Francis ROUSSEAU
Docs : sites liés + Enerzine.com. Photos : © EMEC © Open Hydro


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