BRUXELLES – (Belgique – Union Européenne) – 23/07/2010 – 3B Conseils – Par Francis Rousseau – Selon un communiqué publié ICI par l’ European Wind Energy Association EWEA (Association Européenne de l’Energie Eolienne), qui est la voix officielle de l’industrie éolienne en Europe avec plus de 650 membres issus de 60 pays, 118 nouvelles éoliennes offshore posées ont été connectées au réseau électrique au premier semestre 2010. Ces 118 éoliennes d’une capacité installée de 333 MW représentent plus de la moitié des 577 MW offshore installés l’année dernière. De surcroît, 151 autres éoliennes posées (440 MW) et flottantes ont été installées mais n’ont pas encore été connectées au réseau. En tout, 16 parcs éoliens offshore sont actuellement en construction. Parmi ceux-ci, 4 sont devenus entièrement opérationnels : Poseidon au Danemark qui a la particularité de combiner éolien flottant (avec 3 turbines expérimentales) et énergie des vagues, Alpha Ventus en Allemagne, et au Royaume-Uni Gunfleet Sands porté par Dong et Robin Rigg porté par E.on.
En Europe, à ce jour, il existe 948 éoliennes offshore posées et flottantes réparties sur 43 parcs éoliens offshore totalement opérationnels, totalisant une capacité de 2 396 MW au 30 juin 2010. Une fois les 16 projets éoliens offshore achevés, la capacité atteindra 3 972 MW. Parmi les développeurs, E.ON Climate & Renewables a développé 64 % de la capacité du réseau offshore posé connecté durant le premier semestre 2010, suivi par Dong (21 %) et Vattenfall (11 %) (cf. schéma de l’EWEA). Parmi les fabricants, Siemens Wind Power est à l’origine de 55 % de la capacité offshore en réseau connectée au premier semestre 2010, Vestas 36 % et REpower 9 %. Quant à l’éolien offshore flottant, avec les 0,033 MW comptabilisés par l’EWEA, il ne représente pas pour l’instant un pourcentage significatif lui permettant de dépasser les 0%. Selon Justin Wilkes, directeur de la politique à l’EWEA :  » Malgré la crise financière, l’éolien offshore continue d’être un secteur à croissance rapide. Le nombre d’éoliennes offshore connectées au réseau s’établit, au premier semestre, bien au-delà de la moitié de la capacité totale installée l’année dernière et je suis certain que nous allons battre des records cette année. Cependant, il ne fait aucun doute que cette industrie émergente est bridée par un manque de financement. Les projets menés par des exploitants de réseaux nationaux sont moins affectés grâce à leur capacité à financer des investissements à partir de leur bilan mais les contraintes sont plus sévères pour les développeurs indépendants. Des prêts des institutions publiques, comme la Banque européenne d’investissement, sont essentiels et ont déjà aidé un certain nombre de projets, et ce soutien doit se poursuivre plus avant. L’Europe est un leader mondial en matière d’éoliennes offshore et de croissance continue et la disponibilité des financements est essentielle pour les emplois européens et la compétitivité aussi bien que pour réduire les émissions de CO2. »
Dans ce contexte, et malgré l’enthousiasme de l’EWEA, le magazine en ligne MeretMarine.com se faisait le 9 juillet dernier ICI le relais de l’inquiétude grandissante de la filière industrielle bretonne, première concernée par le développement de l’éolien offshore français. Je rappelle que la France de son côté, qui n’a pour l’instant aucun mégawatt éolien installé offshore, a toujours pour objectif d’installer la bagatelle de 6 000 MW offshore posé et/ou flottant d’ici 2020 c’est-à-dire d’ici moins de 10 ans. Or, lors de la réunion de la Conférence Régionale de la Mer et du Littoral, qui s’est tenue fin juin dans les locaux de la Préfecture maritime de l’Atlantique à Rennes, la planification de l’éolien posé en région Bretagne aurait été remise en question. Jacques Dubost, président de Bretagne Pôle Naval (pôle d’ingénierie, de construction et de réparations navales situé en Région Bretagne) s’est inquiété du décalage dans la réalisation des projets et a expliqué que les craintes portaient essentiellement sur l’éolien offshore  » posé  » (les éoliennes sur fondation) que  » certains voudraient voir limité pour privilégier l’éolien offshore flottant, technologie pourtant pas encore considérée comme mature « . Étonnante déclaration si l’on se souvient que la solution de l’éolien flottant est préconisée et envisagée pour pallier une caractéristique géologique du plateau continental quand celui-ci plonge très vite à peu de distance des côtes à des profondeurs qui interdisent la pose de la plupart des éoliennes sur fondations. Bien que n’étant pas géologue, je crois savoir que c’est précisément le cas d’une grande partie du plateau continental français au large de la Bretagne ! D’un autre côté, le magazine Le Marin dans sa dernière édition en kiosque (n° 3288 semaine du 16/07 au 23/07) titre en une  » Les pêcheurs veulent éloigner les éoliennes des côtes « . Bon d’accord ! Mais il faut tout de même savoir que plus on éloignera les éoliennes des côtes, plus elles auront de chance d’être flottantes et non posées, étant donné la particularité du plateau continental atlantique français ! Donc dilemme insoluble… même dans l’eau salée ?! A voir…(mais vite !)
Selon Bretagne Pôle Naval (BPN), les grands industriels du secteur considèreraient quant à eux que  » ce sont les investissements dans l’offshore (sous entendu  » posé « ), qui financeront les recherches permettant d’aboutir à l’émergence des éoliennes flottantes mais aussi des hydroliennes ou encore des fermes houlomotrices « . La bonne nouvelle est que, toujours selon BPN, qui regroupe 70 sociétés de Lorient, Concarneau, Brest et Saint-Malo, de  » nombreuses entreprises de la Région auraient déjà intégré ce développement dans leur stratégie et qu’un décalage ou une remise en cause leur serait préjudiciable.  » BPN souhaite donc que  » la planification retenue génère le plus tôt possible une activité industrielle dans les espaces portuaires de la région « . Pour peu que l’on ait planifié de fabriquer les infrastructures d’éoliennes flottantes dans d’autres ports que ceux de la Région Bretagne (non non je ne citerai aucune région !), on pourrait commencer à mieux comprendre l’objet du désappointement.
Mais après-tout l’essentiel, comme on dit à l’EWEA, c’est de mettre des éoliennes en mer, non ? ! Alors ?…

Docs : Sites liés. Photos 1 Alpha Ventus © EWEA 2. Capacité éolienne Offshore connectée au réseau au 30 juin 2010 © EWEA. 3 Parc éolien offshore © WPD France

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