NANTES – (France – U.E.) – 26/05/2011 –  Par Francis Rousseau – La société française S3D (Solutions pour les Déchets et le Développement Durable), récompensée en avril dernier par le «Prix actine stratégie Innovact» et choisie par l’ADEME, voici quelques jours, pour assurer le suivi d’installations de méthanisation, a décidé d’appliquer sa technologie Valorfat®, de retraitement des graisses animales en biocarburant à la filière hallieutique. Ce but peut être atteint au travers d’un consortium formé entre S3D, le GEPEA (laboratoire du génie des procédés) et IFREMER (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer). L’objectif est de concilier les intérêts de la filière halieutique, à court terme, à la problématique environnementale et énergétique à long terme.

Le procédé Valorfat® mis au point par S3D permet la production d’énergie (co-génération), via la préparation d’un biocarburant à partir de graisse animale et sa combustion dans un groupe électrogène. Le rendement est proche de celui obtenu avec du gasoil alors que les émissions de NOx et de particules sont diminuées de 80%. Forte de son succès, S3D veut appliquer désormais sa technologie à la filière halieutique. C’est une filière énergétique très intéressante qui se confirme donc en France et que j’avais déjà commencé à évoquer dans un article du 15 mai 2009
à propos des recherches faites au Vietnam, entre autres, dans le cadre du programme ENERFISH. Rappelons que le Vietnam a été le premier pays à produire du biocarburant à partir de graisses de poisson-chat (silure) dès 2006. En deux années, la configuration industrielle a considérablement évolué et les futurs protagonistes européens de ce marché prometteur semblent prendre plus précisément leurs marques. En France si Copalis semble avoir abonné la partie dans le domaine du biocarburant à partir des graisse de poissons, il est devenu le fournisseur mondial d’ingrédients marins naturels vers les marchés de la nutraceutique, de l’alimentation fonctionnelle, de la nutrition animale et des cosmétiques. Quant à Agriopale avec qui Copalis avait formé le projet de s’associer en 2009, il ne semble plus s’intéresser non plus au retraitement des déchets de la pêche et des graisses de poissons.
S3D pourrait avoir ainsi le champ libre dans ce domaine, en France en tout cas.

A la base de cet intérêt pour les déchets de poissons, plusieurs constats que l’on peut résumer ainsi :
– Les rejets en mer liés à la pêche industrielle ont un impact néfaste sur l’environnement. L’évolution de la réglementation européenne et ses nouvelles contraintes, notamment l’introduction d’une baisse des quotas de pêche, rapprochées de la hausse des prix du carburant et du coût de l’enlèvement des déchets nécessitent la mise en place de solutions nouvelles. La valorisation énergétique des déchets issus de la pêche est une de ces solutions.
– Le potentiel d’exploitation des huiles issues des co-produits aquacoles représente 5 à 10% du poids total des co-produits de la pêche, soit un pourcentage transformable en huile et utilisable en combustible. Ainsi, pour un volume de rejet en mer de 1 332 000 tonnes (zone de pêche de l’Atlantique Nord), on obtient un gisement potentiel de 100 000 tonnes de biocarburant (en considérant que 7,5 % est transformable en biocarburant).
– Le biocarburant semble être l’énergie renouvelable d’avenir pour le secteur du transport : les états européens ont pour obligation d’atteindre 10 % d’énergies renouvelables pour le secteur des transports en 2020 et de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre d’au moins 35 % dès 2010 par rapport aux gaz habituels puis de 50 % à partir de 2017.

Sources : Sites liés et DP Convention Biomarine. Photo © Plos One

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