BREST – (France- U.E.) – 16/03/2010- 3B Conseils – Cet article me fournit l’opportunité de répondre à une question souvent posée par les lecteurs de ce blog concernant les formations possibles aux métiers des énergies de la mer. Jusqu’à aujourd’hui force était de reconnaître qu’il n’en existait pas vraiment en dehors des filières habituelles de formations d’ingénieurs que tous connaissent. Cela devrait changer radicalement à la rentrée prochaine, car dès le mois de septembre 2010, l’Ensieta proposera, en collaboration avec Télécom Bretagne et l’Ecole Navale, un nouveau mastère spécialisé intitulé « Energies marines renouvelables ». L’intitulé est clair et les inscriptions sont d’ores et déjà ouvertes. Le dossier de ces trois établissements, qui font partie du Pôle Mer Bretagne, a été accrédité le 10 février 2010 par la commission de la CGE (Conférence des Grandes Ecoles). «L’idée a germé au sein du Pôle Mer Bretagne puis le programme de formation a ensuite été construit avec l’UBO / IUEM, l’UBO / IUT, l’ENIB (Ecole Nationale d’Ingénieurs de Brest), l’Ifremer et le CETMEF (Centre d’Etudes Maritime et Fluviales du MEEDDM). Ce dossier bénéficie en outre du soutien d’industriels, dont le constructeur d’éolien offshore Blue H, Bureau Veritas, l’expert en constructions navales DCNS, l’opérateur énergétique EDF, le constructeur d’éoliennes offshore Nass & Wind, Sofresid, le constructeur naval européen STX et plus largement de l’ensemble des membres du Pôle Mer Bretagne », expliquent les partenaires dans un entretien accordé récemment à Mer et marine.com.
Cette formation va donc constituer le tout premier programme d’enseignement français spécifiquement dédié à l’éolien offshore et à l’éolien flottant, aux hydroliennes et à l’énergie des courants, aux fermes houlomotrices et à l’énergie des vagues, à l’énergie marémotrice et à l’énergie thermique des mers. La perspective étant, pour les établissements d’enseignement supérieur et de recherche réunis au sein du Mastère Spécialisé «Energies Marines Renouvelables» (EMR), de former les ingénieurs qui assureront le développement de cette filière. C’est à Brest que les ingénieurs qui voudront se spécialiser dans cette filière devront se rendre. Le choix de Brest semble avoir été opéré pour des raisons plutôt logiques parmi lesquelles on peut citer en tête la présence du Pôle Mer Bretagne et la présence de la moitié du potentiel français en recherche marine. Cela a été jugé suffisant pour assurer à cette région les atouts nécessaires au développement d’une filière industrielle française exploitant les sources d’énergies d’origine marine. C’est d’ailleurs aussi la raison pour laquelle Brest a été choisi par le gouvernement pour accueillir la plateforme technologique des énergies marines renouvelables, et que DCNS va y implanter son incubateur EMR.

La formation à ce mastère sera organisée en deux semestres. Le premier semestre se déroulera au sein des différents établissements partenaires avec pour objectif de former les chefs de projets et les directeurs de programme qui concevront et développeront la filière des énergies marines renouvelables. Le second semestre ( un projet de fin d’étude), se déroulera en entreprise. Quatre grands volets complémentaires sont couverts par la formation Mastère spécialisé « Energies Marines Renouvelables » :
1. « Connaissance des ressources énergétiques » avec présentation d’un panorama des ressources énergétiques marines exploitables et des méthodes permettant de les quantifier.
2. « Sciences de l’ingénieur et technologie » traitant des éléments d’analyse, de conception et de modélisation des systèmes de production d’énergie regroupés dans trois grands domaines : les systèmes mécaniques d’extraction d’énergie et les problématiques de matériau et de structures en environnement marin ; la chaîne d’énergie électrique et son stockage ; la gestion et la commande de ces systèmes.
3. « Environnement côtier et impact » où seront décrites les principales interactions entre l’environnement et un champ donné d’exploitation de ressources énergétiques marines, aussi bien en terme d’impact environnemental sur les écosystèmes qu’en terme de contraintes sur l’installation, par exemple géologie côtière et géomatique.
4. « Energie marine et société » : dernier volet où l’on s’attache aussi à faire prendre conscience des enjeux liés aux installations d’énergie marine du point de vue de la rentabilité économique, des conflits d’usage et d’acceptabilité sociale, du droit de la mer, des contraintes juridiques et légales.
Ces 4 volets de la formation se répartissent et s’organisent de la façon suivante :

1. « Connaissance des ressources énergétiques »
– Vagues : dynamique et ressources (20h, IFREMER)
– Marées et circulation côtière (20h, IUEM)
– Circulation thermohaline : Energie Thermique des Mers (10h, IUEM)
– Modélisation numérique (20h, IUEM)
– Mesures en milieu côtier (15h, IUEM)
– Météorologie côtière (10h, IUEM)

2. « Sciences de l’ingénieur et technologie »
Conception des systèmes d’extraction d’énergie :
– Eléments de conception hydrodynamique des capteurs d’énergie mécanique (éoliens, hydroliennes, houlomoteurs) (30h, Ecole Navale, Ensieta)
– Eléments de conception et revue des technologies des systèmes d’exploitation d’Energie Thermique des Mers (10h, IFREMER)
– Eléments de conception des systèmes mécaniques (15h, Ensieta, Ecole Navale)
– Matériaux et structures en environnement marin (25h, Ensieta, Ecole Navale)
– Conception d’ouvrages en mer (25h, Ensieta, IFREMER)

Conception, Analyse et Commande de la chaîne d’énergie :
– Transmission de puissance (30h, Ensieta, Ecole Navale)
– Analyse de la chaîne électrique et Commande, Optimisation et Gestion des chaines
d’énergies : (50h, Ecole Navale, IUT Brest, ENIB, Ensieta)
– Systèmes de capteurs et de transmissions, diagnostic et gestion des modes dégradés (30h, Telecom Bretagne, IUT Brest))
3. « Environnement côtier et impacts »
– Dynamique sédimentaire (25h, CETMEF,IUEM)
– Ecologie marine et perturbation des écosystèmes (20h, IUEM)
– Géologie côtière (25h, IUEM)
– Géomatique (25h, IUEM, Ecole Navale)

4. « Energie marine et société »
– Instruments et enjeux juridiques (15h, IUEM)
– Enjeux spatiaux et sociaux (20h, IUEM)
– Aspects économiques (20h, IUEM)

4 volets auxquels viendront s’ajouter deux autres annexes et complémentaires :

Projet (au choix – 10h encadrées)
– Conception de systèmes de production d’énergie
– Etude de cas d’installation-type

Modules de remise à niveau (en fonction du parcours initial des étudiants)
– Technologie mécanique (20h, Ensieta, Ecole Navale)
– Génie électrique (20h, Ecole Navale, IUT Brest, ENIB, Ensieta)
– Mécanique des fluides (20h, IUEM, Ensieta, Ecole Navale)

Article : Francis ROUSSEAU

Docs : Sites liés. Photo : bandeau du site internet de L’Ensieta


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