GRAND HAVEN- (Michigan – Etats-Unis) – 18/03/2010 – 3B Conseils – Selon le journal Grandhaven Tribune ICI et Associated Press, le promoteur de projet éolien basé dans le Minnesota Scandia Offshore Wind LLC vient de proposer un nouveau projet d’implantation de parc éolien sur le Lac Michigan. S’exprimant à la tribune du Centre des énergies renouvelables de la Grand Valley University, Scandia Offshore Wind a révélé qu’il comptait consacrer à ce projet éolien offshore pas moins de 4 milliards de dollars et que le bébé répondra au nom de projet Aegir (à ne pas confondre avec un projet européen antérieur, du même nom !). Le projet prévoit notamment la construction d’un parc éolien à 6 miles au large de Grand Haven dans les comtés de Mason et Oceana. La structure permettrait de générer 1000 MW (soit 1 tranche de nucléaire français) avec une première phase de 500 MW. Mais ce qui est le plus original dans ce projet tient dans le fait que ces 1000 MW offshore comprennent 50 mégawatts générés par un autre parc éolien à Ludington et surtout 150 MW produits par un équipement situé à terre près du site de retraitement des eaux usées de Muskegon. Ce serait donc la première fois qu’un projet éolien à terre et un projet éolien offshore seraient reliés entre eux pour fournir une électricité commune au réseau national. Techniquement les éoliennes seraient ancrées à 80 mètres de fonds dans le lac pour la première tranche de 500 MW. Les porte-paroles de Scandia Offshore affirment que les emplacements choisis sont parmi les meilleurs en terme de ressource (vitesse des vents de l’ordre de 8 à 9 mètres/seconde à 100 mètres de hauteur), que l’accès au réseau électrique national y est facile et qu’enfin la proximité de grands centres urbains comme Chicago et Detroit fournit des opportunités de développement considérables. Avec ces nouveaux projets, Scandia Offshore met en avant sa volonté de booster l’emploi en apportant environ 3000 emplois stables dans cette région qui ne s’est toujours pas remise de la faillite de l’industrie automobile américaine.
Ce gros projet sera mené en collaboration avec le très discret équipementier éolien norvégien Havgul Clean Energy, ce qui risque de poser problème au niveau politique dans une Amérique que la crise a repliée sur le protectionnisme industriel que l’on sait. Les promoteurs comptent sur le fait que 3000 emplois à la clé devraient représenter un enjeu suffisant. Le projet aura besoin de tous les soutiens locaux avant de se lancer dans le marathon de l’obtention des permis fédéraux. Les promoteurs du projet comptent qu’il sera opérationnel à l’horizon 2020. Steve Warner, directeur de Scandia Wind Offshore, a déclaré qu’il prévoyait une  » entrée en phase de construction d’ici 4-5 ans, si tout se passait comme prévu après la phase d’étude préalable de deux ans à démarrer sous peu « . Les responsables de la compagnie ont fait savoir qu’ils ne comptaient cependant pas se lancer dans des démarches interminables et qu’ils comptaient bien, avant de lancer le projet, obtenir un consensus général parmi les fonctionnaires du Comté d’Ottawa avant d’aller de l’avant.  » Ainsi si, pour une raison ou une autre, les fonctionnaires du Comté d’Ottawa (Etats-Unis) ne donnent pas leur d’accord sur le choix du site nous n’insisterons pas et nous avons prévu de nous installer ailleurs. »
Selon T. Arnold « Arn » Boezaart – membre du Conseil de l’éolien sur les Grands Lacs – ce nouveau projet devrait permettre de développer plus rapidement la capacité éolienne offshore déjà prévue par les Etats de New York, d’Ohio, d’Ontario et du Wisconsin sur les Grands Lacs.  » Il me paraît de plus en plus évident, a-t-il dit, qu’une industrie éolienne offshore verra le jour, ici un jour ou l’autre « .
Comme d’habitude dès qu’il s’agit d’éolien et d’éolien offshore, des oppositions locales ont commencé à se faire jour, notamment de la part des associations de plaisanciers pour qui les Grands Lacs constituent un terrain de jeu d’exception. Heureusement l’Amérique d’aujourd’hui est plus préoccupée de satisfaire les demandes de ses chercheurs d’emplois que de ses plaisanciers.

Article : Francis ROUSSEAU

Docs : sites liés. Photo : Le phare de GrandHaven


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