LE HAVRE (France) – 21/01/2009 – energiesdelamer.eu. Certes, beaucoup de chemin a été parcouru en France dans le domaine de l’éolien offshore français depuis ce jour de 2003 où Siff-Energies, filiale d’EDF, s’est vu refuser par le Port autonome d’Antifer, pour raison de sécurité, la permission d’implanter 5 éoliennes sur la digue extérieure du port pétrolier ; on craignait alors qu’une pale se détache et perce une cuve de pétrole ! Et il ne s’agissait pas d’un symbole !!!

 

Depuis il y a eu Veulettes-sur-mer et son projet précurseur de parc de 21 éoliennes offshore Côte d’Albâtre, invisible des côtes, d’une puissance de 105 MW en cours d’installation par la société Enertrag (cf. nos diverses archives et nos interviews documentant largement le sujet). Ce parc de Veulettes-sur-Mer, qui devrait commencer à voir le jour cette année, sera le premier parc éolien offshore français. Visiblement, il ne restera pas un cas isolé. Et l’on ne peut que s’en réjouir. Ainsi WPD Offshore France travaillerait actuellement toujours sur deux projets de parcs éoliens offshore l’un comprenant 50 à 60 éoliennes au large de Fécamp, pour une puissance de 250 à 300 MW et l’autre au large de Port-en-Bessin (Côte Normande) comprenant 50 éoliennes pour une puissance de 250 MW. De son coté La Compagnie du Vent, filiale de GDF Suez, développe toujours, ce qui reste le plus grand projet français offshore actuel, à savoir le  » projet des Deux Côtes  » au large du Tréport composé de 141 éoliennes offshore, pour une puissance de 705 MW. Ce projet est en instruction de la demande d’occupation du Domaine public maritime auprès de la préfecture.

Si tous ces projets se réalisent, cela portera la puissance éolienne offshore de la France bien au-delà d’1 Gigawatt. Nous n’en sommes pas là mais l’idée de l’éolien en mer semble de plus en plus séduire les acteurs régionaux de l’ouest et du nord de la France.

Ainsi selon le quotidien Paris-Normandie du 19/01/09, un nouveau projet de 52 éoliennes offshore est en discussion au large des côtes havraises, représentant 260 mégawatts soit la consommation électrique domestique de l’agglomération du Havre, selon le porteur du projet, la société Vent d’Ouest (pas de lien internet). Je résume : le projet a été présenté devant le conseil municipal de Cauville et d’Octeville-sur-Mer dont le maire sensible au développement durable a attiré l’attention sur le problème du démantèlement des éoliennes dont la durée de vie est de 20 à 25 ans.

 

Le projet doit être présenté maintenant devant le conseil municipal d’Heuqueville avant de passer devant la Communauté de l’agglomération havraise (Codah) demain, jeudi 22 janvier. Fin février, il devrait être dévoilé devant le comité départemental de l’éolien. Guillaume Simon, qui dirige la start-up Vent d’Ouest domiciliée dans le Yvelines, chiffre le projet dont il est le porteur entre  » 600 à 700 millions d’euro « . Pour mener à bien ce futur vaste chantier, Vent d’Ouest s’est associée à Ventis, connue pour exploiter plusieurs parcs onshore dans le nord de la France et en Belgique. En concertation avec le monde de la pêche, le futur parc éolien sera situé dans une zone aujourd’hui interdite à la pêche. Les turbines seront installées nearshore, c’est-à-dire entre 1 et 2,7 km du rivage le long de la côte.

 

Respectueux de la ressource halieutique, ce parc éolien a prévu, comme le précise le Grenelle de l’Estuaire de la Seine, de transformer les fondations des turbines en récifs artificiels pour que la flore et la faune puisse s’y développer. Si fin février 2009 le comité départemental de l’éolien donne son feu vert, Vent d’Ouest et Ventis lanceront de nouvelles études environnementales qui conduiront à un dépôt du dossier devant les services de l’Etat. Après instruction du dossier par des experts et enquête publique, les travaux pourraient débuter en 2010 pour une mise en service prévue en 2012.
Situé sur le Domaine public maritime, ce projet offshore répond à une volonté nouvelle du Grand port maritime du Havre qui a commandé l’année dernière une  » pré-étude de faisabilité  » sur la zone industrielle, sur la zone portuaire et en mer. Remis aux candidats, ce document met en avant les différentes contraintes à respecter. A ce jour, seuls Vent d’Ouest et Ventis ont réellement engagé un projet.


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