LONDRES – 02/08/2008 – 3B Conseils – Selon le rapport d’Ernst & Young (ICI) publié le 19 août dernier et qui fait le point sur les activités des pays en matière d’énergies renouvelables au premier semestre 2008, la Chine aurait dépassé le Royaume-Uni dans le top 5 (prononcez « Top five » sinon vous êtes morts!) des pays les plus attractifs en matière d’investissement dans les énergies renouvelables ; les USA devançant les deux précédents et la France se classant au 9e rang. Sont incluses dans ces énergies renouvelables : l’éolien, le solaire et les énergies dites marines, ce vocable brassant dans un belle confusion toutes les catégories d’énergies de la mer confondues. L’entrée de la Chine dans le top 5 est une première depuis les cinq années d’existence du  » Ernst & Young Renewable energy country attractiveness indices « , qui évalue les investissements globaux dans les énergies renouvelables. Au cours du premier semestre 2008, les Etats-Unis gardent la tête du classement, suivis par l’Allemagne, l’Inde, la Chine et l’Espagne. Le Royaume-Uni n’a plus sa place dans le top 5 et se classe désormais en sixième position. Selon le cabinet Ernst & Young, les investissements mondiaux dans les énergies renouvelables pourraient atteindre 750 milliards de dollars d’ici 2016 (au cours d’aujourd’hui comme dit l’autre 512 millions d’euros). C’est l’engagement du gouvernement chinois qui aurait conduit à une hausse importante des investissements dans le secteur des énergies renouvelables, un engagement concrétisé par une dotation de 200 milliards d’euros pour la période 2006-2020 avec pour objectif d’atteindre 15% de renouvelables en 2020. Déjà très présente dans l’industrie solaire, la Chine pourrait commencer d’accroître son développement dans l’éolien. Actuellement cinquième nation dans ce domaine avec une capacité installée de 6,05 millions de kW, la Chine ambitionne de porter sa capacité à 10,25 millions de kW en 2020. Le pays pourrait également devenir un importateur important d’équipements éoliens dans les années à venir. Les Etats-Unis, malgré la difficile situation budgétaire que l’on connait plombé par une lourdeur administrative certaines, restent donc sur la première marche du podium. Il faut y voir selon le rapport Ersnt & Young la patte des lobbyistes pro énergies renouvelables et des sénateurs qui ont tout tenté pour assurer le maintien de la production et des investissements en 2009. La politique des différents Etats contribuent également fortement à l’attractivité du territoire. Le Texas se place en champion de l’éolien tandis que la Californie attire les investissements dans le solaire, la biomasse, la géothermie et les énergies de la mer (énergies des courants entre autres). En Europe, l’Allemagne est et reste le pays le plus attractif en matière d’investissement dans les énergies renouvelables. Ernst & Young souligne la rapidité avec laquelle le pays a répondu aux défis fixés par la directive européenne sur les énergies renouvelables (18 % d’ici 2020), notamment grâce au mécanisme de tarif de rachat qui garantit aux producteurs un prix de rachat de l’électricité d’origine renouvelable plus élevé que le prix du marché. Enfin, l’engagement du gouvernement indien en faveur des énergies renouvelables contribue fortement à l’attractivité du pays. Mise en place d’aides pour impulser le développement d’installations photovoltaïques, création de 60 villes solaires d’ici 2012 avec le soutien des pouvoirs publics, nombreux projets de biomasse et fabrication locale d’éoliennes (Suzlon) attirent les investisseurs. Pour enfoncer un peu plus le clou, le rapport d’E & Y souligne que l’industrie des énergies renouvelables ont bien résisté jusque là à la déprime des marchés financiers. D’une manière générale, la pénurie des crédits n’aurait pas eu d’effet sur l’attractivité du secteur.
Article : Francis Rousseau
Documents de référence : Rapport Ernst & Young. Analyse S.Fabregat : Actu-Environnement.com. 3B Conseils. Schéma : la Chine et les renouvelables © Alternatives Economiques.


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