ALICANTE – (Espagne – U.E.) – 03/02/2011-  Par Francis Rousseau – A l’image des entreprises américaines agissant dans le domaine des algo carburants, l’entreprise européenne BFS a bien compris qu’aujourd’hui la médiatisation des recherches peut avoir un impact commercial aussi important que l’objet de la recherche lui-même. Même si dans le cas précis, il faut souligner que la dite recherche a été entourée du plus grand secret pendant plusieurs années. C’est pourquoi après le géant de l’information américain CNN, le français Canal Plus et la majorité des chaînes espagnoles, BFS entreprise espagnole (avec des parts de capitaux français et italien) s’est offert récemment le privilège d’un reportage assez spectaculaire dans le 20h de TF1. Le PDG de BFS y explique comment en 2006, à la suite d’un discours d’Al Gore sur le réchauffement climatique, il s’est senti interpellé par cette problématique et a décidé d’agir.

Le discours tenu aujourd’hui par BFS va en faire bondir plus d’un, mais il est sans ambiguité :  » BFS produit déjà un biopétrole d’origine algale « . Non pas un biocarburant mais bien un  » biopétrole ». L’argumentaire de présentation est lui aussi simplifié au maximum pour être accessible : « La première usine mise en place à Alicante produit du biopétrole avec des processus naturels qui imitent ceux qui servent à fabriquer les hydrocarbures fossiles traditionnels dans la nature mais…au lieu de prendre des millions d’années pour aboutir, notre processus ne nécessite que quelques jours ». Annoncée sous cette forme, l’information a quelque chose de miraculeux et, on le sait bien, ce qui plaît avant tout dans la science c’est son aspect miraculeux. D’ailleurs BSF ne craint pas l’analogie en précisant : « Le miracle naturel à la base de cette énergie c’est le soleil sans aucun additif. La matière première c’est le CO2 polluant que nous allons capturer dans une source industrielle située à proximité de l’usine (en l’occurrence une cimenterie) et qui accélère la croissance des algues. » Ce nouveau « biopétrole » présenterait les mêmes caractéristiques et usages que le pétrole traditionnel. A partir de ce biopétrole brut, des carburants comme l’essence ou le kérosène auraient été déjà distillés, de même que des sous-produits (plastiques etc…) issus aujourd’hui du seul pétrole fossile.
BFS précise qu’il ne s’est pas contenté de découvrir la façon d’exploiter la biomasse marine naturelle pour en tirer éventuellement un biopétrole et des dérivés, mais qu’il s’est appliqué surtout à « mettre en place le premier processus industriel qui rend cette production efficace et rentable. » BFS mène actuellement dans ses laboratoires des études sur de nouveaux modèles capables d’optimiser le résultat au mètre carré exploité.

Mais déjà les toutes premières études menées sur la structure installée à Alicante, ont démontré qu’une usine de biopétrole installée, par exemple, dans un lieu tel que le désert de Tabernas (sud de l’Espagne), qui est le principal centre européen de test d’énergies propres obtenues à partir du soleil, serait suffisante pour obtenir la même quantité par jour de barils de bio pétrole que la demande quotidienne de toute l’Espagne en pétrole fossile et générerait quelques 50.000 postes de travail directs de personnel hautement qualifié. Là aussi, la formulation a quelque chose de miraculeux ! BFS estime qu’en nourrissant les micro-algues avec 100.000 tonnes de CO2 par an dans ses cuves, il peut obtenir 40.000 tonnes de biocarburant par an. Cette production serait comparable à plus de 300.000 barils de pétrole par an.
La première usine, présentée récemment aux chaines de télévision du monde entier par le président de BFS, Bernard A.J. Stroiazzo-Mougin, installée près d’une cimenterie qui lui fournit son CO2, n’est qu’une préfiguration de ce que sera une grande installation qui va être construite sous peu au Portugal. BFS qui est une société à capitaux à 100% privés a déjà été approchée par de nombreuses grandes compagnies internationales comme EXXON Mobil qui, comme chacun sait, ne fabrique pas des téléphones portables (enfin pas encore !).

Sources. Sites liés. Photos :1 Baril de biopétrole © BFS 2. Usine d’Alicante vue d’avion © BFS 3. Interieur de l’usine d’Alicante © BFS

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