12/09/2008 – 3B Conseils – C’est encore l’éolien qui se taille la part du lion dans les brèves de cette semaine avec, en illustration des cris d’orfraie des sceptiques de l’éolien offshore, un très intéressant article de La Tribune sur la situation de l’éolien français, la publication du potentiel éolien offshore de la Chine (impressionnant pour ne pas dire plus!) et, last but not least, l’annonce hier, d’un surprenant virage des activités de DNCS n° 1 de la construction navale militaire française.

D.C.N.S. BIENTOT PARTENAIRE DE VEOLIA POUR LA CONSTRUCTION D’HYDROLIENNES
PARIS – Selon le quotidien économique La Tribune et le Figaro du 11/09/09, DCNS, l’ex Direction des Constructions Navales, fondée sous Louis XIV, pourrait se lancer dans les énergies renouvelables de la mer en partenariat avec le groupe Veolia. Le groupe naval étudierait l’option de se lancer dans la fabrication d’hydroliennes, pour capter l’énergie des courants marins et la transformer en électricité. Pour DCNS, il ne s’agirait pas d’une diversification mais d’un  » axe de développement se situant pleinement dans son domaine de compétence « . Constructeur de navires militaires hier, le groupe, semblerait aujourd’hui vouloir se muer progressivement en équipementier. Selon les indiscrétions rapportées au quotidien économique, DCNS devrait proposer lors de son prochain conseil d’administration avant la fin de l’année, la création d’une société commune avec Veolia. Présente à environ 40% dans cette nouvelle entité, cette structure se spécialiserait dans l’entretien et le soutien d’équipements complexes comme la distribution électrique par exemple dans les grands sites industriels et militaires. Acteur majeur sur le marché mondial des systèmes navals de défense à haute valeur ajoutée, le groupe DCNS emploie 13.000 collaborateurs dans le monde, pour un chiffre d’affaires de 2,8 milliards d’euro. L’ancienne Direction des Constructions Navales est encore aujourd’hui détenue à 75% par l’Etat et depuis 2007 à 25% par Thales.
Photo: site DCNS de construction des sous-marins nucléaires d’attaque © DCNS

LA CHINE : UN GISEMENT EOLIEN OFFSHORE DE 750 Gigawatts

BEIJING – La Chine qui a décidé que 100% de son électricité d’origine éolienne le serait à une prix compris entre 0.50 et 0.55 yuan du kilowatt heure (soit environ 0,052 euro du Kw/h) a annoncé la construction de 20 fermes éoliennes en Mongolie Interieure (Ontniute Wind Energy Power Plant) capables de produire chacune 48,9 MW d’ici 2010 à 2011. Je vous laisse faire la multiplication ! Dans le même temps l’Académie des Sciences Météorologiques de Chine publie les chiffres officiels de ses ressources éoliennes qui seraient donc de 253 gigawatts pour les ressources onshore et … de 750 Gigawatts pour les ressources offshore. Ces chiffres sont si énormes qu’ils donneraient le tournis à n’importe quelle turbine éolienne européenne et même américaine ! Reste à savoir combien de temps la Chine se donne pour exploiter ces gisements colossaux. Pour l’instant 1.4 GW sont produits depuis 2006, et un peu plus de 2 GW depuis 2007 toujours selon les chiffres de l’ Académie des Sciences Méteorologiques de Chine et selon Cleantech media qui suit le dossier éolien chinois depuis 2005. A noter : nous publierons dans ce blog la semaine prochaine un point complet sur l’état de l’éolien offshore en Chine.
Photos : construction d’un parc éolien offshore chinois.

ANTI-EOLIENS : LES NOUVEAUX REACS
PARIS – Sous ce titre est paru dans La Tribune un article de Maximilien Rouer PDG de BeCitizen et Barthélémy Rouer, DG de Wind Prospect. sur la frilosité des politiques français face aux énergies renouvelables et à l’éolien, alors même qu’ils tiennent publiquement le discours inverse. Ainsi fin juillet, l’Institut Montaigne a publié opportunément une note reprenant à son compte tous les arguments anti-éoliens existants. Début août, le Conseil d’État a annulé pour vice de forme le tarif de rachat de l’électricité éolienne. A ce train, la France risque de manquer le virage de l’éolien, domaine dans lequel pourtant elle pourrait devenir, grâce à la richesse exceptionnelle de ses gisements onshore et offhore un des acteurs européens majeurs. Par démagogie, lâcheté ou simple attentisme, les politiques français (tous bords confondus) ne savent pas prendre aujourd’hui les décisions qui vont garantir l’indépendance énergétique de la France de demain. C’est ce que montre très clairement ce remarquable article accessible en lien direct permanent ICI

LE PARTENARIAT E.ON – SIEMENS SEDUIT LE DOW JONES
NEW YORK – E. ON a de nouveau été inclus dans l’indice boursier des sociétés de développement durable, l’indice Dow Jones Sustainability Index (DJSI). Cette décision reconnaît la politique d’entreprise du groupe qui vise à une croissance durable et à la création de valeur respectueuse de l’environnement. L’indice est un guide important pour un nombre croissant d’investisseurs qui cherchent à s’engager dans la gestion durable des entreprises et sont souvent intéressés par les stratégies à long terme. E.ON en a profité cette semaine pour annoncer (09/09/08) la signature d’un important accord avec Siemens concernant la fabrication de 500 turbines pour un total de 1,150 (MW) destinées à la réalisation des nouveaux projets éoliens d’E.ON aux Etats Unis et en Europe. Ces turbines seront livrées et installées en 2010 et 2011.

ALPHA VENTUS RETARDE PAR DES VENTS VIOLENTS
HAMBOURG – Les travaux de construction du parc éolien farshore allemand Alpha Ventus au large des côtes de la mer du Nord, vont prendre du retard. Les vents violents sévissant en haute mer empêcheraient, pour l’instant, l’installation des fondations destinées aux éoliennes. Les six premières des 12 turbines de 5WV qui devaient être installées à l’automne ne le seront pas avant le printemps 2009. L’édification de fermes farshore (30 à 40m de profondeur et plus de 30 km des côtes) telles qu’Alpha Ventus s’apparente à un véritable défi technique. La haute mer a certes ses avantages : le gisement est constant et les turbines ne dérangent personne, mais elles doivent être ancrées à l’aide de caissons en acier, pour pouvoir résister aux tempêtes. Se pose aussi comme nous l’évoquons fréquemment dans ce blog, la question de leur entretien et de l’acheminement de l’électricité à terre. Autant de contraintes qui provoquent une explosion des coûts par rapport aux parcs onshore : 180 millions d’euros pour Alpha Ventus contre 60 millions pour l’équivalent à terre (chiffres Le Monde)
Photo : Chantier Alpha Ventus

Francis ROUSSEAU


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