FAIR LAWN – (Etat du New Jersey – Etats-Unis) – 04/12/2009 – 3B Conseils – Le problème du stockage des surplus de la production éolienne offshore (mais pas seulement) est un problème qui se pose déjà de façon récurrente. Parmi les facteurs qui inclinent à se poser la question du stockage, le premier, d’ordre naturel,  est constitué par le fait que le vent a tendance à souffler beaucoup plus la nuit que le jour. Or la consommation d’électricité, utilisée à 75 % pour climatiser ou chauffer des bâtiments, est moins importante la nuit que le jour. Comment gérer alors ce décalage entre une production éolienne plus importante la nuit que le jour et une consommation d’électricité plus importante le jour que la nuit ? Il n’est évidemment pas question de jeter ce surplus. Le problème se pose avec la production d’électricité issue de l’énergie éolienne mais aussi d’une façon plus générale avec toutes les autres sources d’énergies alternatives et en particulier l’énergie solaire (le solaire produit le jour et pas la nuit). Jusque-là les chercheurs avaient pensé à la solution du stockage soit dans des batteries géantes, soit dans des systèmes utilisant l’air comprimé, soit par solution hydroélectrique. Mais l’une des pistes de stockage les plus intéressantes et les plus surprenantes vient d’être proposée par la petite entreprise américaine Calmac qui pense possible de stocker l’énergie produite par le vent (et le soleil) sous forme de glace.
Dans le domaine de la consommation d’électricité, rapportée aux bâtiments (publics ou privés) ce sont les postes de la climatisation en été et du chauffage en hiver qui sont les plus gourmands.   Concernant la climatisation en particulier, Calmac a mis au point un système hybride qui exploite un réservoir à accumulation d’énergie thermique baptisé, de façon fort appropriée, Icebank®. Tous les détails sur le fonctionnement du système sont fournis par le fabricant (ICI)

En résumé, lcebank® est une batterie plus ou moins géante (bien que le fabricant semble répugner à prononcer le nom de batterie) qui se présente sous la forme de cuve ronde en polyéthylène isotherme contenant un échangeur thermique en forme de long serpentin enroulé en spirale entouré d’eau. Lorsque le cycle de recharge est amorcé, c’est une solution contenant 25% d’éthylène glycol ou de propylène glycol qui est refroidie par l’échangeur thermique. Ces solutions réfrigérantes sont déjà bien connues des industriels, appréciées pour leur faible viscosité et les performances de leur propriété de transfert, mais aussi dénoncées souvent pour leur toxicité. Adaptées aux besoins, les batteries lcebank® sont disponibles dans une variété de formats allant de 45 à plus de 500 tonnes/heures. Mais la caractéristique qui fait de lcebank® un procédé de stockage unique réside dans la régularité et l’uniformité avec laquelle la glace est répartie dans toute la cuve. Le cycle de recharge d’une batterie Icebank® prend environ 6 à 12 heures. Pendant la période estivale, lcebank® prépare tout simplement la glace la nuit, période où l’électricité est la moins chère, parce qu’en surplus. Pendant la journée, l’énergie ainsi stockée peut être consommée directement par les systèmes de climatisation sans en appeler au réseau de distribution électrique habituel aidant ainsi à réduire considérablement la demande pendant les heures de pointe. Selon Calmac, lcebank® peut permettre de 20 à 40 % d’économie sur le poste électricité climatisation, ce qui est considérable.
Dans un scénario futur, on peut imaginer que ce soit en priorité l’énergie issue de la production éolienne offshore en surplus la nuit qui soit orientée vers ces batteries qui la stockeraient en marge du réseau habituel pour la redistribuer directement pendant la journée. Pour l’instant, l’utilisation qui en est faite dans lcebank® tient plus de l’habileté et de l’anecdote que de la véritable solution de stockage. Cela ne signifie pas  qu’une expérience comme Icebank® ne constitue pas une piste d’avenir intéressante dans le domaine du stockage des énergies renouvelables dans leur redistribution indirecte par batterie interposée ou même de redistribution directe sur le réseau électrique habituel connecté en permanence à des accumulateurs de type lcebank®.
Seule ombre au tableau : la toxicité avérée du propylène glycol. A petite échelle passe encore, mais cauchemardons une demi-seconde sur ce que cela pourrait donner à l’échelle industrielle dans des accumulateurs géants ! Des sortes de nouveaux transformateurs au Pyralène. Non merci !

Article : Francis ROUSSEAU

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