BOSTON – (Massachusetts – Etats-Unis) – 30/04/2010-  C’est une très importante nouvelle pour l’éolien offshore américain (et accessoirement mondial !) qui a été annoncée hier 28 avril à 12h, heure locale (18 h de Paris). En effet le Secrétaire à l’Intérieur, Ken Salazar, a fait savoir dans un long communiqué officiel ICI que les Etats-Unis, après presque dix années de tergiversations, de centaines de procédures publiques et privées (qui ont failli aboutir à l’annulation du projet), ont donné leur approbation à la construction du projet Cape Wind, maintenant en passe de devenir enfin le premier projet éolien offshore aux Etats-Unis.  » Avec cette décision, nous donnons une nouvelle direction à l’avenir énergétique de notre pays, marquant le début en Amérique du Nord du premier parc éolien offshore et l’ouverture d’un nouveau chapître dans l’histoire de la région du Massachusetts  » a déclaré Ken Salazar avant de poursuivre :  » Après un examen attentif de toutes les préoccupations exprimées lors du long processus de consultation par les diverses parties en présence et après avoir examiné les résultats des analyses approfondies qui ont été menées dans divers domaines, il m’est apparu que l’intérêt public milite en faveur de l’implantation du projet Cape Wind sur le site de Horseshoe Shoal « . Cette décision très attendue depuis des années restera comme un tournant essentiel dans le développement de l’industrie américaine des énergies renouvelables offshore en général.
Le gouvernement américain a cependant assorti l’implantation du projet Cape Wind (qui coûtera 1 milliard de dollars) de toute une série de dispositions contraignantes destinées à répondre aux préoccupations des opposants. Dans le document officiel publié hier, le gouvernement détaille et commente la longue liste des arguments qui ont si longtemps retardé la construction de ce premier parc et y répond point par point. Ainsi en ce qui concerne l’opposition de certaines tribus amérindiennes, de nombreux propriétaires de  » sites historiques  » situés face au parc offshore et de certains notables locaux de premier plan (certains membres de la dynastie Kennedy notamment) qui soutiennent de concert que l’implantation d’un parc offshore causera un préjudice irréparable, l’administration Obama, après avoir examiné soigneusement chaque doléance, a maintenu sa position, tout en décidant de réduire le nombre de turbines de 170 initialement souhaité par le développeur Cape Wind Associates, à 130 turbines Siemens de 3,6MW. En ce qui concerne la distance du parc Cape Wind par rapport aux îles-sites historiques de Martha’s Vineyard, résidence d’été des présidents des Etats-Unis, de Nantucket et de Cape Cod, longtemps jugée comme insuffisante par les opposants à l’implantation, l’administration Obama a estimé qu’elle était largement suffisante pour que l’impact visuel soit minime (cf. carte). Concernant les lieux cultuels de certaines tribus amérindiennes, l’administration a décidé d’effectuer régulièrement des sondages sur les fonds marins pour veiller à ce que l’activité des turbines ne dérange pas la quiétude spirituelle de ces fonds marins qui se trouvent être des sites d’une importance religieuse cruciale pour ces tribus. Concernant les arguments esthétiques sur la hauteur des structures, le gouvernement a fait observer que la région de Nantucket Sound, en raison de sa population estivale au niveau de vie particulièrement élevé, possédait déjà de nombreuses antennes, tours-relais et émetteurs de téléphonie mobile de même hauteur que les mâts d’éoliennes et qui ne semblaient jamais avoir gêné les consommateurs de ces technologies. Des arrangements ont été trouvés avec l’aviation civile pour minimiser, voire annihiler, les impacts des éclairages des mâts d’éoliennes de jour comme de nuit. Parmi les dispositions contraignantes adoptées, enfin, il faut ajouter l’obligation contractuelle qui incombe au développeur de démonter les tours à la fin de la durée de vie du parc éolien offshore et de les enlever du site de façon à laisser l’endroit dans l’état exact où il a été trouvé, (exception faite des éventuelles fondations sous marines). Pour consulter tous les détails (articles et vidéo) sur ce projet, se rendre sur le site de Mineral Management Service – US Department of Interior et de Cape Wind. Pour le reste vous pouvez vous-même reconstituer, à partir des archives de ce blog, l’incroyable saga de ce premier parc éolien offshore américain en tapant « Cape Wind » ou « éolien offshore » et « USA » dans la recherche Google interne au blog.
Je me permettrai de rappeler pour terminer que la reine du Danemark, dont le palais d’été est situé face à un parc éolien offshore, n’est désormais plus la seule dans cette situation : les présidents des Etats-Unis suivront son exemple. Attention ça va finir par devenir furieusement  » tendance  » !

Article : Francis ROUSSEAU

Docs : Sites Liés. 1.Carte du projet Cape Wind © DOI 2.Photo: Ken Salazar annonce l’approbation de Cape Wind ©DOI

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