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Chine – Mardi 16/12/2014 – Energies de la mer – Du Charbon aux énergies de la mer !  et le climat dans tout cela ?
 

L’Agence Internationale de l’Energies a publié le 15/12/2014 son rapport charbon. Rappelons que cette énergie fossile est une industrie mondiale exploitée commercialement dans plus de 50 pays et utilisée dans plus de 70.
Source : UFE
 
 
Le rapport « The Medium-Term Coal Market Report 2014 » fournit des prévisions de l’Agence Internationale de l’Energie sur les marchés de charbon pour les cinq années à venir ainsi qu’une analyse approfondie de l’évolution récente de sa demande mondiale l’approvisionnement et le commerce.
 
Focus sur le premier producteur de charbon : la Chine
 
D’après le rapport qui examine les efforts de « l’Empire du Milieu » pour diversifier son mix énergétique – (tout sauf le charbon), la Chine va continuer à dominer les marchés mondiaux de charbon d’ici la fin de la décennie. L’Inde et l’Asie du Sud-Est sauront également profiter de ce marché.
 
La Chine, accélère également sa transition énergétique souhaitant que les énergies décarbonées représentent 20 % de sa consommation d’énergie en 2030.
 
En mai dernier, « bulletins-electroniques.com » avait mentionné les ambitions du grand pays dans le domaine des énergies renouvelables selon les objectifs du douzième plan quinquennal (2011-2015). Par ailleurs, le consortium AREVA – BRIC a signé le 15 décembre avec l’électricien chinois China Nuclear Power Engineering (CNPEC) un contrat pour la fourniture de l’instrumentation du coeur des réacteurs de Yangjiang et Hongyanhe 5 et 6 en Chine. 
 
 
Le volet énergies de la mer
 
 
La Chine consacre € 28,52 milliards à sa première zone économique marine. Selon Istockanalyst et l’agence de presse Xinhua, la Chine avait inauguré le 18/02/2011 sa première zone économique marine (Shandong Peninsula Blue Economic Zone) dans la province côtière de Shandong (山东半岛) et signé pour l’occasion un premier lot de contrats portant sur 23 programmes, évalués à 255 milliards de yuans (€ 28,52 milliards) pour permettre au pays d’étendre son emprise sur l’océan. energies de la mer ICI http://energiesdelamer.blogspot.fr/2011/02/la-chine-consacre-285-milliards-sa.html
 
D’après les sources du Bulletins Electroniques du service de l’ADIT publiées en mars 2014, la Chine dispose de 18.000 km de côtes et d’une zone océanique de 3 400.000 km2.
 
En 2012, le programme de subvention spécial financé par le MOF et la SOA a alloué 200 millions de yuans (~25 millions d’euros) pour soutenir des projets en énergie marine renouvelable. D’autres programmes sont en cours.
 
Selon le China National Committee for Pacific Economic Cooperation (CNCPEC), la capacité installée théorique des énergies marines de la Chine serait supérieure à 2750 GW. Le potentiel exploitable des énergies de la mer concerne quatre technologies : marémotrice, houlomotrice, thermique et courants marins.
La capacité installée des énergies marines en Chine était la suivante en 2011 (source : OES) :
– Energie marémotrice : 3,9 MW avec la centrale de Jiangxia en fonctionnement depuis 1980 avec 6 turbines. (Pour mémoire La Rance en France produit 240MW depuis sa mise en service en 1966)
– Energie des courants marins : 110 kW + 3,7 MW (en cours d’installation)
– Energie houlomotrice : 190 kW + 2,4 MW (en cours d’installation)
– Energie thermique des mers : 15kW
. Les centrales marémotrices se concentrent principalement dans les provinces du Fujian et du Zhejiang (avec 83% du potentiel exploitable du territoire). Parmi les différentes installations, la centrale de Jiangxia dans le Zhejiang, en fonctionnement depuis 1980 ans, possède 6 turbines avec une capacité installée de 3,9 MW*. L’exploitation de l’énergie marémotrice en Chine a été développée avant les autres énergies, et la technologie de ce domaine est donc plus mature. La capacité totale de production d’énergie issue des marées pourrait atteindre jusqu’à 22 GW.
. L’énergie houlomotrice a débuté dans les années 70 et a connu une progression rapide dans les années 80. Le Guangzhou Institute of Energy Conversion (GIEC) est leader dans ce domaine et a développé la première centrale électrique située sur l’île Danwanshan, dans la province du Guangzhou (capacité de 100 kW pour le moment).
La capacité totale théorique de production d’électricité s’élèverait approximativement à 13 GW.

. L’énergie thermique des mers (ETM) constitue la plus importante réserve d’énergie marine avec une capacité théorique allant jusqu’à 1300GW en mer de Chine méridionale. La température moyenne à la surface s’élève à 25°C tandis qu’à une profondeur de -500/800 mètres, elle est en dessous de 5°C soit un différentiel de 20°C nécessaire à l’exploitation ETM. Avec le soutien du programme de recherche et de développement des technologies clés, le First Institute of Oceanography (FIO) de la SOA, a mené un projet pilote d’une centrale d’une capacité de 15 kW pendant 5 mois en 2012 (source : OES).

. Les courants marins pourraient atteindre selon l’Académie des sciences de Chine (CAS), 14GW dont plus de 50% du potentiel d’exploitation en baie de Hangzhou dans la province du Zhejiang et l’archipel de Zhoushan. Toujours selon le Bulletin Electronique de l’ADIT, les universités d’ingénierie d’Harbin (Harbin Engineering University – HEU), Ocean University of China à Qingdao ou l’université du Zhejiang ont développé plusieurs technologies.

Selon le China National Committee for Pacific Economic Cooperation, à l’horizon 2015, la Chine devrait rattraper les pays développés en matière de capacité de développement et d’exploitation des énergies marines.

 
 
La Chine et les éoliennes

Onshore
En Chine, l’énergie du vent, qui a dépassé le nucléaire, est devenu en dix ans la troisième source d’électricité du pays, avec une capacité installée 118 fois supérieure. 50% des investissements dans le domaine énergétique sont dédiés à l’éolien.
D’ici à 2020, la Chine prévoit d’investir dans ce secteur 100 milliards de dollars pour produire en cinq ans jusqu’à 30.000 mégawatts (MW). A l’horizon 2050, Pékin espère produire 17% de son électricité grâce à l’éolien, soit 1.000 gigawatts (GW).

Offshore
En juin 2010, le secteur chinois de l’énergie éolienne offshore a pris un tournant décisif avec l’ouverture de la première ferme. Située à l’est du pont de la mer Orientale de Shanghai, à 10 km du littoral, le Shanghai Donghai Bridge a coûté 264 millions d’euros. Produisant 102 MW grâce aux 34 turbines de 3 MW du plus grand constructeur chinois Sinovel, il se place en 13e position des parcs les plus puissants du monde.
 
Grâce à l’essor des parcs offshore, le marché chinois des pales d’éoliennes est le plus important de la planète, avec 59% du marché. Près de 40.000 installations ont déjà été réalisées dans le pays.

En 2020, les éoliennes offshore représenteront 11% des pales produites, contre seulement 1% aujourd’hui, révèle le dernier rapport de Global Data.

 
Le gouvernement chinois a également exprimé clairement sa volonté de doter son industrie d’une turbine éolienne offshore de 10 MW d’ici 2015. En effet, le plan quinquennal d’innovation industrielle 2011-2015 publié intégralement par le Ministère de la Science et de la Technologie, vise la « super puissance », mais aussi « l’excellence dans le domaine de la production éolienne offshore ». La première éolienne offshore de 5 MW est à l’essai à Rudong. DailyNews N°270 – 29/10/2012.

 

COP 21
Puisque nous parlons énergies renouvelables, il convient de rappeler la négociation de LIMA sur le climat.

 
14/12/2014 – In extremis, les premiers accords de Lima ont été signés, mais il n’y a aucun engagement contraignant. L’année 2015 sera jalonnée d’autres rendez-vous avant l’accord final à Paris attendu à Paris en décembre prochain et engageant les nations à partir de 2020 Après deux semaines de pourparlers et plus de 30 heures de prolongation, les 190 pays ont adopté par consensus un cadre général pour leurs futurs engagements, aussi appelés « contributions nationales », de réduction ou limitation d’émissions de gaz à effet de serre (GES).
« Les décisions adoptées à Lima (…) ouvrent la voie à l’adoption d’un accord universel et significatif à Paris », a estimé le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon. De son côté, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a jugé que « Lima a fourni une bonne base de travail ». Voir la conférence de presse (ICI)
La France prendra la succession du Pérou et accueillera à Paris en décembre 2015 la 21e Conférence de l’ONU sur le climat (COP 21). L’objectif est de parvenir à la signature du premier accord universel, afin de contenir la hausse des températures en deçà de 2 °C d’ici à 2100. Pour Bettina Laville qui intervenait hier lors d’une conférence de l’IRIS et qui a participé à la plupart des conférences internationales depuis la convention de la Haye en 1990, « l’échec est qu’il n’y a rien entre aujourd’hui et 2020, fin de la mise en oeuvre de la conférence de Kyoto ».
 
12/11/2014 La Chine et les Etats-Unis
Le président Barack Obama et le président Xi Jin Ping ont fait une déclaration commune qualifiée par le président des Etats-Unis « d’historique » pour notre avenir collectif et, à court terme, la préparation de l’accord universel et ambitieux sur le Climat que nous souhaitons voir signer à Paris en 2015. Cet accord n’est pas cpntraignant.
 
En effet, les deux plus grands pollueurs de la planète qui représentent à eux deux plus de 40 % des émissions mondiales, ont annoncé les engagements qu’ils comptaient prendre pour intensifier leur action face au dérèglement climatique :
–    les États-Unis prévoient de diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre de 26 à 28 % d’ici 2025 par rapport à 2005, dans la perspective de les réduire de 80% d’ici 2050;
–    la Chine, souhaite que les énergies décarbonées représentent 20 % de sa consommation d’énergie en 2030.
 
Points de repère

Humour noir
Le charbon en quelques chiffres et 3’37 sur you tube. Une coproduction premières lignes télévision, StoryCircus et France ICI
Les usines marémotrices
La puissance des deux principales usines marémotrices dans le monde : En France, l’usine marémotrice de la Rance exploitée par EDF Hydraulique a une puissance de 240 MW. Elle a été mise en service en 1966. C’est seulement en 2011 qu’elle est détronée par celle de Sihwa à Ansan en Corée du Sud dont la puissance est de 254 MW. Energies de la mer 28/05/2009. http://energiesdelamer.blogspot.fr/2009/05/la-coree-du-sud-acheve-sa-premiere.html
 
 
Sources : Géopolis, Energies de la mer, mer-veille.com, Bulletins Electroniques de l’ADIT, ministère des Affaires étrangères, UFE.


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