SANTA BARBARA – (Calif. – Etats Unis ) – 15/12/2009 – 3B Conseils -Le distributeur d’énergie américain Pacific Gas & Electric Company (PG & E) qui s’est plutôt spécialisé ces dernières années dans le développement de sources d’énergies renouvelables éolienne et solaire, a l’intention de continuer à s’investir dans le domaine de l’énergie avec son programme de développement d’extraction d’électricité à partir d’énergie des vagues : WaveConnect™ . Malgré les récents problèmes rencontrés lors d’essais en Caroline du Nord au large de la région de Mendocino, le distributeur d’énergie de la côte ouest a déplacé son projet dans le Comté de Humbold où doit se situer un incubateur californien de technologies renouvelables, dans le cadre duquel PG & E a fermement l’intention de continuer à développer son programme Humboldt Wave Connect ™ .
Le 11 décembre 2009, franchissant un pas supplémentaire dans sa politique de développement, PG & E faisait savoir (ICI) son intention de poursuivre ce programme au large du Comté de Santa Barbara et annonçait avoir demandé à la Federal Energy Regulatory Commission (FERC) un nouveau permis pour une étude de trois ans concernant l’exploitation d’un site potentiel d’énergie houlomotrice sur un site de la base miliaire d’US Air Force de Vandenberg (Vandenberg Air Force Base), à Point Arguello précisément. PG & E a établi cette demande avec l’accord total (voire même enthousiaste) de la base militaire de Vandenberg. En effet l’armée de l’air américaine, engagée comme tout organisme fédéral à réduire ses émissions de CO2 de 30% tant dans le domaine des transports que du fonctionnement de ses bâtiments, s’intéresse de plus en plus aux énergies renouvelables et n’hésite pas à mettre les sites dont elle dispose en adéquation avec les énergies renouvelables qui peuvent y être exploitées. En l’occurrence ici : l’énergie des vagues sur la base de Vandenberg. La zone pour laquelle le permis d’étude préliminaire a été demandé se situe à 3 mille nautiques (5,5 km) de la côte du comté de Santa Barbara et couvre une longueur d’à peu près 16 miles (un peu plus de 27 km) (cf. carte en tête d’article). Cette zone d’études préliminaires a été soigneusement sélectionnée pour la qualité de sa ressource en vagues, mais aussi pour son éloignement de toute aire marine protégée, pour le peu de conflit d’usage qu’elle pourrait générer avec les pêcheurs ou les plaisanciers ou les autres activités de loisirs en mer et enfin pour la proximité des infrastructures de liaison au réseau déjà existantes sur la base militaire de Vandenberg. En fait, tout semble avait été étudié par PG & E pour éviter les déboires récemment rencontrés avec le programme Wave Connect dans le Comté de Mendocino qui a dû être déplacé dans le comté de Humboldt face à l’opposition farouche des habitants et des politiques locaux. Il est vrai qu’en s’implantant sur une zone déjà exploitée par l’armée de l’air, PG & E, évite ce genre de désagréments coûteux qui peuvent finir par être fatals à un projet. L’implantation sur une zone militaire d’un site d’exploitation d’énergies renouvelables n’est pas une première et autant dire qu’il vaut mieux se faire à l’idée que ce ne sera pas une dernière, et pas seulement aux Etats-Unis. Il n’empêche que l’information la plus transparente possible sur chacun des projets, même en zone militaire, doit être apportée au public et c’est ce que fait PG & E sur son site de façon absolument exemplaire pour l’ensemble de ses projets comme on peut le constater (ICI).
Il faut rappeler que ces permis, accordés par la FERC pour 3 années, le sont uniquement dans le but d’étudier avec précision la qualité de la ressource et l’impact sur l’environnement mais ne constituent pas un permis d’exploitation d’une quelconque technologie. Cette étude sert uniquement à déterminer si une licence d’exploitation peut être accordée dans le futur par la FERC.

Dans ce cadre assez strict, ces permis pour études sont accordés à PG & E pour une durée de 3 années. Pour le projet californien au large du Comté de Humboldt, un financement de $ 4,8 millions a été alloué par le Département de l’Energie (DOE). Quant au projet au large des côtes de Californie, c’est une enveloppe de $ 1,2 millions que le DOE a accordée pour l’étude préliminaire.
Ce qui apparaît aussi comme fort intéressant dans cette nouvelle démarche de PG & E c’est la volonté de se préoccuper d’abord de la qualité de la ressource et de la possibilité de l’exploiter sans encombre avant de choisir une technologie d’exploitation à implanter. En effet sur son site PG & E laisse clairement entendre qu’en ce qui concerne les technologies d’exploitation d’énergies des vagues « des dizaines de systèmes différents sont actuellement en cours de développement à L’European Marine Energy Center’s (EMEC) notamment « . Sous-entendu : il sera temps de choisir la technologie une fois que la ressource et sa possibilité d’exploitation aura été déterminée. Après les déboires des Pelamis au Portugal et les coûts exorbitants de la technologie Finavera aux Etats-Unis, on sait que PG & E aurait l’intention de tester soit Oceanlinx soit WaveRoller, mais, là encore, le distributeur de la coôe ouest ne cache pas que « le moment n’est pas venu de choisir et qu’il y a encore énormément de technologies pleines de promesse qui ne demandent qu’à faire leur preuve« .
Grande intelligence stratégique de PG & E donc, qui pourrait être méditée avec profit ailleurs et dont on retiendra les deux grands principes :
1. Mener des études préliminaires des sites sur des zones où la ressource promet d’être abondante mais surtout exploitable sans conflit d’usage (en privilégiant éventuellement les zones militaires).
2. Ne pas oblitérer l’avenir en s’enfermant dans le choix contraignant d’une technologie d’exploitation de laquelle on risque de se retrouver prisonnier, alors que des dizaines de technologies se bousculent sur le marché qui ne demandent qu’à être plus compétitives les unes que les autres. Dans ce contexte, la question de la « préférence technologique nationale » parait bien dépassée !

Article : Francis ROUSSEAU

Docs. Sites liés. Photos 1 : Carte de l’emplacement du site d’études de Santa Barbara © PG & E. Photos 2 Humboldt Wave Connect ™ © PG & E


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