France – Lundi 15/07/2019 – energiesdelamer.eu. La question de Michel Cruciani de l’IFRI est plus que d’actualité alors que la PPE est en cours de « bouclage », que les régions françaises continuent à manifester leur soutien pour le flottant …. L’Europe peut-elle être leader avec l’éolien flottant qui offre de plus grandes perspectives de marché en levant la contrainte de profondeur des eaux ? et dans quelles conditions ?

 

Partie 1 de la série de l’été sur le flottant.

L’étude menée par Michel Cruciani évalue les conditions de succès de cette nouvelle filière.  

L’éolien offshore flottant dans sa dimension industrielle et technologique à Télécharger 0.98 Mo

L’éolien offshore sur fondation fait déjà partie des sources d’énergie renouvelable matures, affichant des performances techniques et économiques remarquables. L’Union européenne (UE) constitue son premier pôle mondial de développement, avec 18,3 gigawatts (GW) installés à fin 2018.

 

Plusieurs pays européens    [1] ont encouragé le développement technologique du flottant, en testant divers modèles de flotteurs, d’abord avec des prototypes, puis des démonstrateurs de taille industrielle, et aujourd’hui des fermes au stade pré-commercial atteignant chacune une capacité de plusieurs dizaines de mégawatts (MW).

 

Chaque étape antérieure a permis de valider des réponses techniques aux redoutables difficultés à affronter, notamment pour assurer la plus grande stabilité possible à la turbine malgré la houle. Cinq modèles de flotteur ont franchi cette épreuve et se retrouvent aujourd’hui dans les divers projets au stade pré-commercial ; ces derniers visent à engranger de nouveaux progrès concernant l’ancrage et le raccordement électrique.

 

Les installations flottantes parvenues au stade pré-commercial utilisent des turbines classiques, celles qui équipent les éoliennes offshore sur fondation, et des flotteurs conçus par des entreprises détenant une longue expérience dans l’industrie pétrolière ou la construction navale.

 

En parallèle, des modèles novateurs de flotteurs et turbines sont en cours d’essai et pourraient percer ultérieurement. Tous les projets bénéficient d’une aide financière, sous forme de subventions, prêts avantageux et achat à prix bonifié de l’électricité produite, car il s’agit de petites séries (trois à cinq machines), dont la nouveauté implique des primes de risque de la part des apporteurs de capitaux ainsi que des compagnies d’assurance.

 

Les éoliennes flottantes présentent un atout majeur : on les assemble au port et on les achemine ensuite sur site avec un remorqueur ordinaire, qui peut aussi les ramener à terre pour la maintenance lourde ou le démantèlement final. Cette spécificité nourrit la conviction que la filière deviendra compétitive lorsqu’elle bénéficiera des effets d’échelle engendrés par le lancement de séries longues et des effets d’apprentissage réduisant les coûts d’exploitation. Toutefois, les États européens qui ont soutenu le lancement de cette technologie jusqu’à nos jours hésitent à poursuivre leur effort à une plus grande échelle, dans une période de rigueur budgétaire et de compétition internationale aiguë, qui incite à contenir le prix de l’énergie.

 

L’Europe a acquis une avance sensible dans la maîtrise de l’éolien flottant, car elle détient un ensemble de compétences particulièrement précieuses dans ce domaine ; par ailleurs, l’éolien flottant reprend de multiples composants mis au point pour l’industrie pétro-gazière offshore et dont les chaines de valeur sont en partie européennes. Elle pourrait néanmoins se voir rattrapée ou dépassée par des pays concurrents qui ont perçu le potentiel de cette filière et veulent participer à son déploiement. Nos entreprises pionnières nouent tout naturellement des partenariats dans ces pays, étant soucieuses de valoriser rapidement leurs acquis et manquant de visibilité sur les débouchés en Europe.

 

L’examen du dossier laisse penser que la filière possède de fortes chances de prendre une place importante dans la transition énergétique à venir.

Aucun État européen ne pouvant assumer seul les charges qu’implique le développement de cette technologie, il semblerait judicieux de mettre en place une « alliance européenne de l’éolien offshore flottant » propre à accélérer sa mise au point et à conforter la place occupée par l’industrie de notre territoire dans sa diffusion.

 

A vous de découvrir l’étude de Michel Cruciani !

 

 

Points de repère

 

15/02/2018 – L’étude de l’IFRI réalisée par  Michel Cruciani « Le paysage des énergies renouvelables en Europe en 2030«  est parue en 2017. Elle  ne traite que des aspects énergies renouvelables du Winter Package appelé couramment «Paquet Énergie Propre»  .

 

 

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. l’éolien posé et l’éolien flottant « Toujours plus haut – Toujours plus loin » !  avec notamment des analyses et les interviews de Philippe Veyan EDF Renouvelables, Jacques Chatelet et Laurent Schneider-Maunoury Naval Energies, Philippe Gouverneur expert, Pascal Heisel CETEAL, les études en cours sur la biodiversité avec Sylvain Michel AFB, Jean-Michel Prost RTE, Gilles Lecaillon Ecocean pour Les Eoliennes flottantes du golfe du Lion (LEFGL)

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