Belgique – Vendredi 26/07/2019 – energiesdelamer.eu. Un consortium regroupant Tractebel (groupe Engie), Jan De Nul Group, DEME, Soltech et l’Université de Gand vient d’annoncer le lancement d’un projet de solaire flottant en mer.

 

Les partenaires du projet misent sur la baisse continue des coûts du photovoltaïque, et jugent que les applications offshore marines constituent la suite logique du développement du photovoltaïque tout d’abord en eaux douces dans des lacs et sur des barrages. En outre, ils estiment que différents facteurs, comme la pénurie des terres, la standardisation à grande échelle et l’impact du phénomène ‘nimby’ (Not In My BackYard), font des panneaux photovoltaïques (PV) installés au large des côtes sont une source d’énergie verte essentielle pour l’avenir.

 

Ils rappellent que cette technologie innovante, si elle est associée à l’aquaculture et l’énergie éolienne offshore, peut conduire à une utilisation optimisée de l’espace. Ils ont également pour ambition d’être les premiers à construire des parcs de panneaux solaires en Mer du Nord belge, en les combinant potentiellement avec la création de parcs éoliens et/ou de l’aquaculture.

 

« Mariniser » le PV

 

Reste qu’il s’agit de développement d’applications offshore pour résister à des vagues de taille modérée dans des lagunes ou tout autre environnement abrité.

Néanmoins, le déploiement de la technologie solaire dans un environnement aussi rude que la haute mer « nécessite que les panneaux photovoltaïques soient adaptés pour résister à l’eau salée, les courants marins et les mouvements des vagues. Il est de plus nécessaire de concevoir la structure flottante à un coût raisonnable. »

 

C’est pourquoi les partenaires du projet jugent que « l’intégration des panneaux photovoltaïques dans l’écosystème devra être pris en compte dès le début du projet pour minimiser autant que possible l’impact environnemental. »

 

Des compétences regroupées

 

Tractebel dispose d’une solide réputation dans la technologie photovoltaïque ainsi que dans l’ingénierie offshore. Tractebel intervient notamment en assistance à maître d’ouvrage pour les champs d’éoliennes en mer du Tréport en Normandie (500 MW) et des Iles d’Yeu et de Noirmoutier en Vendée (500 MW). Denis Lohest, directeur général de Tractebel en Belgique rappelle que « Cette initiative révolutionnaire répond parfaitement aux ambitions de Tractebel qui est de devenir un des leaders mondiaux de l’ingénierie offshore pour la production, le stockage et la transmission d’énergie. Après avoir participé activement à la création d’un des premiers parcs éoliens flottants au monde (WIndFloat Atlantic, ndlr), c’est désormais un grand honneur pour nous de nous unir avec les principaux acteurs énergétiques pour développer une technologie, la première de ce genre, de panneaux photovoltaïques pouvant résister à un environnement marin. »

Les groupes DEME et Jan De Nul ont quant à eux une grande expérience dans les opérations en mer et ont participé au développement de nombreux parcs éoliens. Soltech est une société experte dans les panneaux photovoltaïques spécialisés.

L’université de Gand est un des principaux centres de connaissances en ingénierie offshore, en aquaculture et en recherche sur les écosystèmes. Margriet Drouillon, développeur à l’Université de Gand, signale d’ailleurs que « ce projet multidisciplinaire s’inscrit parfaitement dans les efforts de l’Université de Gand pour étendre ses activités de recherche et développement dans les sciences marines et maritimes ainsi que pour la croissance bleue en général. Trois de nos groupes de recherches participent à ce projet : le laboratoire d’aquaculture, l’unité de toxicologie environnementale et le service des technologies maritimes. »

 

Un financement public privé

 

Le consortium, emmené par Tractebel, a été créé dans le cadre du « Cluster Bleu » de la région Flandre et bénéficie d’un soutien de la part de la VLAIO, l’agence ad hoc régionale. Le budget de cette initiative est d’environ € 2 millions, provenant des entreprises et de fonds publics. Le consortium entend développer de nouveaux concepts et mener des tests en laboratoire ainsi qu’en conditions réelles, premières étapes avant la commercialisation de cette technologie.


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